Regarde les lumières mon amour, Annie Ernaux
Quel hasard que de découvrir ce livre dans ma PAL, en plein confinement ! Quel hasard que le thème choisi par Annie Ernaux, soit l’étude des supermarchés (hypermarché plutôt), des gens qui s’y rendent, et de l’influence de ceux-ci sur notre consommation !!!! Quel hasard de se pencher dessus en ces temps confinés bien particuliers…
Une belle étude de sociologie, une belle critique de notre société, axée principalement sur notre consommation ! Quelques pages y sont d’ailleurs consacrées à nos comportements en temps de crise (à ce moment, 1968) … Caddies surchargés, rayons vides…. ça vous parle, non ?
J’ai découvert Annie Ernaux quand j’étais étudiante. En flânant dans les rayons de la médiathèque, après avoir potassé pour mon mémoire, je voulais emprunter un petit livre, à lire rapidement, sans prendre de notes, et sans me prendre la tête… Mon regard est tombé sur « La Place », et c’est celui que j’ai choisi. Mais ce choix est parti d’une erreur, peut-être due à une certaine fatigue visuelle…. ou à un désir de vacances…. car j’avais lu PLAGE et non PLACE ! Bel hommage à son père disparu. Moi, je venais de perdre ma mère. Hasard encore une fois ? Annie Ernaux ne m’a plus quittée…
Mais revenons à ce texte…
Durant une année, (automne 2012 à automne 2013), Annie Ernaux a tenu un journal de ses visites au Auchan de Cergy. Avec distance, elle note ce qu’elle voit. Elle note les jours et les horaires. J’ai l’impression qu’elle a cassé sa routine des courses pour pouvoir observer. Si tant est qu’elle ait une routine…
Elle parait parfois un peu décalée dans ce monde où elle ne semble pas se mêler, et n’être que l’observatrice. Les retours en arrière nous permettent d’avoir une vision plus globale de son rapport à l’hypermarché. Sa vision nous ancre dans l’histoire des hypermarchés, comme une trace d’un passage.
« Les femmes et les hommes politiques, les journalistes, les "experts", tous ceux qui n'ont jamais mis les pieds dans un hypermarché ne connaissent pas la réalité sociale de la France d'aujourd'hui. »
A la fin de son année d’observation, Annie Ernaux a dû arrêter son journal, afin de prendre du recul et ne plus être au cœur même de son étude. Ce court texte se lit très facilement. A partir de cette étude, on se rend compte que nos choix sont fortement influencés par ces grosses enseignes, même si l’on essaie de se persuader que non, même si l’on essaie de lutter contre… Que ces choix régissent une partie de notre quotidien, et donc, d’une certaine manière, de nos vies.
Bonne lecture à tous !
Vio
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