Le Tatoueur d’Auschwitz raconte l’histoire vraie de Lale, déporté slovaque, qui, malgré l’horreur des camps, va réussir à s’en sortir. On peut dire qu’il a une bonne étoile, et ce n’est pas la jaune qu’il porte sur sa veste qui lui sauvera la vie. Non. Lale est particulièrement intelligent et parle de nombreuses langues, dont l’allemand. Il se démarque très vite des autres, et va obtenir très rapidement le travail de tatoueur du camp. Travail qu’il refuse d’abord de faire, mais il a promis aux siens de survivre, et il sait que pour cela, il doit accepter l’inacceptable : être celui qui va marquer à vie tous les prisonniers !
Et puis, il y a cette rencontre avec Gita, qu’il va tatouer. Normalement, il ne doit pas regarder ceux qui passent sous son aiguille, mais là, il lève les yeux et la voit. Commence alors une improbable histoire d’amour impossible.
Alors oui, vous me direz que c’est un peu fleur bleue, que beaucoup d’aspects négatifs sont gommés, que certaines scènes paraissent un peu trop lissées…. mais il s’agit d’un témoignage de la réalité, et je pense que Lale, en sortant de ce camp, comme tous les autres déportés survivants, n’a pu parler de ce qu’il a vécu avant plusieurs décennies. Alors oui, certains diront que ça peut paraître faux et « un peu trop facile », mais je ne suis pas d’accord. Je pense que pour survivre, Lale a du justement gommer une immense partie de ces horreurs, afin de pouvoir avancer, ce qui peut rendre le livre un peu léger pour certains… mais si ceux-là veulent des témoignages plus durs, sans œillères, il y en a beaucoup d’autres… (et j’en ai également lus beaucoup). Ici, c’est en premier lieu le témoignage d’un improbable amour, dans les camps, et l’auteur l’écrit à la perfection.
Le roman se lit très facilement, l’écriture est fluide. Le côté historique est parfaitement maîtrisé également, on voit que l’auteur n’a pas uniquement laissé le seul jugement au témoignage de Lale, que des recherches historiques ont été faites.
« Il se penche et cueille la fleur à la courte tige. Il trouvera un moyen de l'offrir à Gita demain. De retour dans sa chambre, Lale pose doucement la précieuse fleur à côté de son lit avant de sombrer dans un sommeil sans rêves, mais le lendemain matin, quand il se réveille, les pétales de la fleur se sont séparés et gisent recroquevillés à côtés du cœur noir. C'est la mort qui a toujours le dernier mot ici. »
Je ne vous dirai évidemment pas comment se termine cette histoire… je vous laisse lire par vous-même !
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